Psychologue, Psychothérapeute, Psychiatre, Psychanalyste… quelles différences?

les croyances en neurologie du XIXe siecle

Quelles différences entre ces titres ? Lequel est médecin ? lesquels pratique les psychothérapies ? et surtout : lesquels  sont reconnus par l’état, légitime à vous prendre en charge ? Si la qualité du contact et le sérieux du professionnel reste essentiel pour l’efficacité d’une psychothérapie, il est important de pouvoir se repérer parmi les différents acteurs du soin psychique.

  • le psychologue :

Spécialisé dans les psychothérapies, sa formation initiale consiste a valider 5 années d’études post-bac. Une sélection drastique des candidats à lieu en dernière année ( environ 1% des étudiants de psychologie obtiendront le titre de psychologue). Le titre de psychologue est reconnu et protégé par l’état, et son usurpation est puni par la loi. Il est inscrit officiellement auprès des organismes de santé de l’état (répertoire ADELI , tenu par l’Agence Régionale de Santé). La qualité de sa formation lui donne d’office le titre de psychothérapeute. (voir dans la catégorique « psychothérapeute » pourquoi ce titre ne représente que peu d’intérêt dans le cas d’un psychologue).

Les psychologues cliniciens sont les spécialistes de la vie affective et de la souffrance psychique. Après avoir suivi un cursus interdisciplinaire ( psychiatrie, neurologie, sciences humaines telle que la sociologie, la philosophie, mais aussi une solide formation sur la validité scientifiques des différentes théories psychologiques ); ils sont soumis à des exigences déontologiques fortes ( voir le code de déontologie des psychologues ici ). Secret professionnel, obligation d’actualiser ses connaissances, respect des souhaits du patient, bienveillance et recherche de son autonomie ne sont que quelques prérogatives élémentaires à l’exercice du métier de psychologue.

  • Le psychiatre

Le psychiatre est avant tout un médecin, qui a suivi, suite à son cursus initial de médecine générale, une spécialisation en santé mentale. Il est légitimement psychothérapeute et son approche est médicale. Il est donc le seul spécialiste de santé mentale à prescrire des médicaments ( les médecins généralistes peuvent aussi les prescrivent, mais ils vous orienterons bien volontiers vers un médecin psychiatre ). Cependant, leur activité dépassant largement le cadre de la psychothérapie, tous ne propose pas, par manque de temps le plus souvent, cette approche. Comprenez qu’en tant que médecin, ils sont extrêmement sollicités pour mettre en place des traitements, l’orientation en hôpital psychiatrique, les hospitalisations contraintes, les urgences psychiatriques. Il est donc souvent difficile d’obtenir un rendez-vous rapidement.

Les psychiatres sont, avec vos médecins généralistes, nos collaborateurs privilégiés. Ils nous envoient leurs patients relevant plus de la psychothérapie que de la médication psychiatrique, et à l’inverse, nous invitons nos patients les plus en souffrance à consulter, en parallèle, un psychiatre pour la mise en place d’une médication. Nous pouvons nous mettre en relation, seulement avec votre accord explicite.

Si nous partageons de nombreuses compétences, nous avons chacun nos domaines d’expertise bien spécifiques et sommes complémentaires.

  • Le psychanalyste

Le psychanalyste est lui aussi un spécialiste de la santé mentale, avec cependant des particularités bien spécifiques.

Sa formation s’est faite par sa propre analyse auprès d’un autre psychanalyste, dont l’expérience lui a donné le statut de formateur ( il est cependant déontologiquement fortement conseillé à tout professionnel de santé de consulter ses pairs à titre personnel).

organisés en associations, ils gèrent en interne quels « analysants » sont prêt à exercer auprès de patients. Tous les groupements psychanalytiques ne sont pas reconnus, mais ont fait néanmoins preuve de suffisamment de sérieux pour que les grandes organisations analytiques permette l’obtention du titre de psychothérapeute.

A vrai dire, la plupart des psychanalyste ont la réputation d’exceller dans la psychothérapie. Néanmoins, leur méthode, la psychanalyse, est réputé très stricte :

  • ils travaillent sur l’inconscient et ne traite pas votre demande directe mais celle qu’ils entendent
  •  il s’agit d’une investigation de l’inconscient, et la psychanalyse considère que lors du traitement psychanalytique, la guérison vient de surcroît, ce n’est donc pas le but premier
  • les séances manquées sont dues.
  • selon les écoles analytiques, les dispositifs thérapeutiques changent, mais le silence est de rigueur. Le psychanalyste n’a, normalement, rien à vous dire. certains ne répondent pas aux questions.
  • le psychothérapeute :

Il pratique la psychothérapie. Point. Mais sachez que la question est épineuse.

En effet ce titre a fait l’objet d’une législation récente, afin d’éviter toute pratique sans validité prouvée, voire sectaire, afin de protéger le public. En effet, jusqu’à « l’article 52 de la loi n° 2004-806 du 9 août 2004 modifiée relative à la politique de santé publique réglementant l’usage du titre de psychothérapeute » ( consultable ici ), n’importe qui pouvait s’improviser psychothérapeute et proposer ses « services » au public.

Pour devenir psychothérapeute, et être autorisé à s’enregistrer en tant que tel auprès du ministère de la santé, il faut soit ( article 7 du décret du 20 mai 2010):

  • suivre une formation théorique en psychopathologie clinique de 400 heures minimum, ainsi qu’un stage pratique d’une durée minimale de 5 mois dans des services agréés, c’est à des services dépendant hospitalier ou à caractère sanitaires et sociaux.
  • Soit être psychiatre, dont la qualité de la formation donne le titre de psychothérapeute d’office;
  • Soit être titulaire du titre de psychologue, pour les mêmes raisons.

De plus, afin de ne pas faire fermer boutique à ceux qui pratiquait la psychothérapie non titularisée avant cette loi, il existe une dérogation :

« Les demandes d’autorisation d’inscription à titre dérogatoire sur le registre des psychothérapeutes […] pour les professionnels justifiant d’au moins cinq ans de pratique de la psychothérapie à la date de parution de ce décret, avaient pour date limite de dépôt des dossiers le 1er juillet 2011. »

Ce qui revient à attribuer d’office le titre de psychothérapeute à toute personne ayant commencé leur exercice des « psychothérapies » avant Juillet 2006, sans aucune garantie.

Cette législation récente n’a donc pas portée ses fruits :

  • Quelques praticiens soucieux de la qualité et de la déontologie de leurs pratiques se sont formés, mais leur nombre est dérisoire.
  • Il subsiste d’anciens psychothérapeutes dont la seule garantie est d’avoir exercé avant juillet 2006 ( peut-on être magnétiseur et psychothérapeute, au même titre qu’un psychiatre ? )
  • au final, l’immense majorité des anciens psychothérapeutes auto-proclamé, formé (ou pas) sans aucune garantie de contrôle, on abandonné le titre et se cache sous de nouvelles appellations : Coach, psycho-praticiens, « praticien en psychothérapie »…

Quant aux psychothérapeutes reconnus par le système de santé ( à savoir psychologues, psychiatres, et certains psychanalyses ), ils n’ont pas franchement besoin de mettre en avant ce titre. Le titre de psychothérapeute, pauvre en garanties, n’apporte rien de plus à celles, bien supérieures, des titres de psychologue, psychiatre, ou psychanalyste. Comme tout professionnel formé lors d’études longues et sélectives, nul besoin d’afficher l’obtention du bac ou du brevet des collèges.

Il y’a pourtant une raison qui peut pousser ces professionnels légitimes à s’afficher psychothérapeute : la confusion qui règne auprès du public autour de tous ces titres. Si vous êtes à la recherche d’un psy, et que vous recherchez un « psychothérapeute », vous aurez peut-être la chance de tomber sur un professionnel reconnu puisqu’il a adjoint à ses qualités de psychologue, psychiatre ou psychanalyste ce terme.

Pour conclure, quelque soit le psy que vous cherchiez, assurez-vous qu’il ait un peu de reconnaissance officielle, de formation et d’obligations déontologiques, en vous assurant qu’il appartienne à l’un de ces trois corps de métier ( enregistrement auprès de l’ARS de votre région, obtention d’un numéro ADELI – le registre des professionnels de santé régionaux ). Ces corps de métiers qui n’essayent pas de vous vendre de produits complémentaires, ne vont pas à l’encontre des consignes de votre médecin, qui garantissent le secret professionnel et ont la strict interdiction de faire de la publicité. Si vous voyez donc une affiche publicitaire, vous pouvez en conclure du sérieux déontologique du « praticien ».

  • les « coachs »

Ils font parti de ces titres auto-proclamés, au même titre que les non-psychothérapeutes. Si il existe certainement de très bon coachs sportifs, de très bon coachs vestimentaires, autant consulter un psy’ réglementé

Merci de m’avoir lu, j’espère que vous pourrez mieux vous repérer maintenant la nébuleuse des « psy », et choisir celui qui vous convient. Et n’oubliez pas : le psy qui convient sera celui avec qui le contact passera bien!

Cordialement,

Jean-Marie PENA-LOZANO.