L’oral IFSI vu par un psy du jury : attitude et stress

la préparation d'une injectionVous avez été admis à passer les épreuves orales des I.F.S.I. (Instituts de Formation aux Soins Infirmiers) auxquelles vous avez postulé. Félicitations !

Mais déjà le stress se manifeste : « comment ça va se passer ? Qu’est-ce que le jury attend de moi ? Et si je ne sais pas répondre à leurs questions? Est-ce que je vais y arriver ? »

Pour maîtriser ces paramètres, il vous faut vous entraîner !

Néanmoins, pour vous guider un peu, je vous propose mon témoignage de psy ayant fait passer une centaine d’oraux en tant que jury, afin d’éclaircir la situation et de bien comprendre ce que l’on attend de vous.

Gestion du stress : Les fausses idées.

                Certains candidats tremblent. D’autres bafouillent. Parfois ils éclatent en sanglots. Et très souvent dans les premières minutes. C’est le choc de l’entrée : vous vous êtes imaginé si souvent la situation que le décalage entre votre imagination et la réalité vous déstabilise. Les mots ne sortent plus et le corps ne se contrôle plus.

                Soyez sur d’une chose : on s’en fiche ! Et même plus, nous sommes bienveillants.

Comprenez bien ce qui suit :

comment le jury est constitué :

  • Un cadre de santé
  • Un enseignant IFSI
  • Un psychologue ou parfois quelqu’un formé à la pédagogie.

Nous avons été étudiants avant vous. Nous avons connu le stress des examens et des oraux. Stresser dans ces conditions-là, c’est normal et nous le savons.

De plus nous sommes bienveillants : Le cadre de santé, c’est dans l’immense majorité des cas une ancienne infirmière qui a pris du grade et qui gère une équipe infirmière. Elle est donc passée par ce que vous vivez. Elle a choisi comme vocation de « prendre soin » de l’autre, et elle n’aura certainement pas envie de rejeter la personne en détresse que vous êtes.

Remarque identique pour l’enseignant IFSI : Une ancienne infirmière qui a choisi de se tourner vers la formation de la relève. Elle aussi a passé ses années en service à rassurer, calmer, être bienveillante.

Le psychologue : il évolue dans la même optique de bienveillance. N’oubliez pas qu’après le papier et le stylo, l’outil indispensable du psy est le paquet de mouchoirs !

Vous serez donc face à trois personnes toutes prêtes à vous écouter avec attention, et qui savent parfaitement à quel point la situation est difficile pour vous, et qui ont connues ces mêmes moments terribles. De plus, ils ont choisi de consacrer leur carrière à prendre soin des autres. Si vous craquez ou êtes visiblement trop stressé, le jury vous invitera naturellement à souffler un bon coup, reprendre vos esprits, et ne vous en tiendra absolument pas rigueur.

Les mauvaises attitudes

Si par contre vous n’arrivez pas à vous calmer, ou que vous cherchez à dissimuler votre angoisse, ce sera aussi pénible pour vous que pour le jury. Vous donnerez l’image de quelqu’un de dissimulateur, qui ne sait pas maîtriser son stress, ce qui nous posera des questions quant à votre capacité à rejoindre cette profession  souvent stressante.

Rien de pire pour le jury de voir un candidat sur la réserve, cherchant à se contrôler à outrance, ou qui se cache derrière une fausse assurance. Ce dernier point est important : les jurys observent trop souvent des candidats essayant d’avoir de l’aplomb (même quand ils disent des âneries), car ils veulent montrer qu’ils sont solides. Cela passe pour de la rigidité ou du narcissisme, et laisse à penser que vous allez être un terrible collègue à supporter… Mention spéciale pour les candidats ayant suivi une prépa : Nous voyons tout de suite que vous avez préparé le concours, trop sans doute, et il est évident que vous répondez ce que vous croyez qu’on a envie d’entendre. Mais vous sonnerez tellement faux…

Oubliez au passage l’article que vous avez pu trouver sur un site très connu des étudiants infirmiers, et qui vous prodige des « conseils » d’attitudes sur la passation de l’oral. Il faudrait être un véritable mentaliste pour maîtriser leurs « recommandations » (je ne serais moi-même pas capable de les suivre, et n’y prête aucune attention en tant que jury). Forcer votre nature ne vous attirera que des ennuis : moins de concentration disponible, et surtout des attitudes incohérentes qui donneront l’impression au jury que vous êtes « bizarre ».

Dernier conseil :

le jury semblera peut-être distant ou austère. Sachez que les jurys IFSI enchaînent les candidatures, et qu’ils sont parfois fatigués ou mécontents des candidats précédents. N’en tirez donc pas de conclusions hâtives : vous ne savez pas ce que le jury a en tête, mais vous pouvez être sur qu’il ne demande qu’à écouter un candidat vivant, sincère et spontané.

Dans les prochains articles à venir, nous parlerons du sujet à traiter, de la présentation de vos motivations, comment montrer son implication dans la profession, la perception des réalités et des contraintes du métier, démontrer son engagement dans cet IFSI, etc.

Vos suggestions sont les bienvenues, n’hésitez pas à me laisser vos idées et commentaires sur les réseaux sociaux.

A bientôt !

Jean-Marie PENA-LOZANO.

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